Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un pays où la philosophie étoit si honorée ; où le vainqueur de la Grece, le roi Philippe, écrivoit à Aristote : « Ce n’est point de m’avoir donné

    ses assemblées, en a banni la véritable. Aussi la plupart des étrangers trouvent-ils à cet égard beaucoup de différence entre le caractere de notre nation et celui qu’on lui donne. Si la gaieté habite quelque part en France, c’est certainement les jours de fête aux Porcherons ou sur les boulevards : le peuple y est trop sage pour pouvoir être regardé comme un peuple gai. La joie est toujours un peu licencieuse. D’ailleurs la gaieté suppose l’aisance ; et le signe de l’aisance d’un peuple est ce que certaines gens appellent son insolence, c’est-à-dire la connoissance qu’un peuple a des droits de l’humanité, et de ce que l’homme doit à l’homme : connoissance toujours interdite à la pauvreté timide et découragée. L’homme défend ses droits, l’indigence les cede.