Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/78

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ont pris plaisir à nous peindre comme des hommes vertueux, mais plus grossiers que spirituels, n’étoient pas moins sensibles que les autres grecs aux beautés des arts et des sciences[1]. Passionnés pour la poésie, ils attirerent chez eux Archiloque, Xénodame, Xénocrite, Polymneste, Sacados,

  1. À la vérité ils avoient en horreur toute poésie propre à amollir le courage. Ils chassèrent Archiloque de Sparte pour avoir dit en vers qu’il étoit plus sage de fuir que de périr les armes à la main. Cet exil n’étoit pas l’effet de leur indifférence pour la poésie, mais de leur amour pour la vertu. Les soins que se donna Lycurgue pour recueillir les ouvrages d’Homere, la statue du Ris qu’il fit élever au milieu de Sparte, et les lois qu’il donna aux Lacédémoniens, prouvent que le dessein de ce grand homme n’étoit pas d’en faire un peuple grossier.