Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/94

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esprit qu’ils doivent leur célébrité. Le peu de progrès de la législation, la médiocrité des ouvrages divers et presque inconnus qu’ont laissé les Auguste, les Tibere, les Titus, les Antonin, les Adrien, les Maurice et les Charles-Quint, et qu’ils ont composés dans le genre même où ils devoient exceller, ne prouve que trop cette opinion.

La conclusion générale de ce discours, c’est que le génie est commun, et les circonstances propres à le développer très rares. Si on peut comparer le profane avec le sacré, on peut dire qu’en ce genre il est beaucoup d’appelés et peu d’élus.

L’inégalité d’esprit qu’on remarque entre les hommes dépend donc et du gouvernement sous lequel ils vivent, et du siecle plus ou moins heureux où ils naissent, et de l’éducation