Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/97

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des hommes. J’ai senti et ce qu’une bonne éducation répandroit de lumieres, de vertus, et par conséquent de bonheur, dans la société ; et combien la persuasion où l’on est que le génie et la vertu sont de purs dons de la nature s’opposoit aux progrès

    pher. On n’est juste que lorsqu’on a intérêt de l’être. Si le bourgeois exagere moins les avantages de la naissance que le grand seigneur, s’il en apprécie mieux la valeur, ça n’est pas qu’il soit plus sensé : ses inférieurs n’ont que trop souvent à se plaindre de la sotte hauteur dont il accuse les grands seigneurs. La justesse de son jugement n’est donc qu’un effet de sa vanité : c’est que dans ce cas particulier il a intérêt d’être raisonnable. J’ajouterai à ce que je viens de dire, que les principes ci-dessus établis, en les supposant vrais, trouveront encore des contradicteurs dans tous ceux qui ne les peuvent admettre sans abandonner d’anciens préjugés. Par-