Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/98

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de la science et de l’éducation, et favorisoit à cet égard la paresse et la négligence. C’est dans cette vue qu’examinant ce que pouvoient sur nous la nature et l’éducation, je me suis apperçu que l’éducation nous faisoit ce que nous sommes : en conséquence

    venus à un certain âge, la paresse nous irrite contre toute idée neuve qui nous impose la fatigue de l’examen. Une opinion nouvelle ne trouve de partisans que parmi ceux des gens d’esprit qui, trop jeunes encore pour avoir arrêté leurs idées, avoir senti l’aiguillon de l’envie, saisissent avidement le vrai par-tout où ils l’apperçoivent. Eux seuls, comme je l’ai déja dit, rendent témoignage à la vérité, la présentent, la font percer, et l’établissent dans le monde ; c’est d’eux seuls qu’un philosophe peut attendre quelque éloge : la plupart des autres sont des juges corrompus par la paresse ou par l’envie.