Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/126

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grands rois que ceux qui se fraient la route du trône, ou qui se sont long-temps instruits à l’école du malheur. On ne doit ses lumieres qu’à l’intérêt qu’on a d’en acquérir.

Pourquoi les petits potentats sont-ils en général plus habiles que les despotes les plus puissants ? C’est qu’ils ont, pour ainsi dire, encore leur fortune à faire ; c’est qu’ils ont, avec de moindres forces, à résister à des forces supérieures ; c’est qu’ils vivent dans la crainte perpétuelle de se voir dépouillés ; c’est que leur intérêt, plus étroitement lié à l’intérêt de leurs sujets, doit les éclairer sur les diverses parties de la législation. Aussi sont-ils en général infiniment plus occupés du soin de former des soldats, de contracter des alliances, de peupler et d’enrichir leurs provinces ; aussi pourroit-on, conséquemment à