Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/127

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ce que je viens de dire, dresser dans les divers empires de l’orient des cartes géographi-politiques du mérite des princes. Leur intelligence, mesurée sur l’échelle de leur puissance, décroîtroit proportionnément à l’étendue, à la force de leur empire, à la difficulté d’y pénétrer, enfin à l’autorité plus ou moins absolue qu’ils auroient sur leurs sujets, c’est-à-dire à l’intérêt plus ou moins pressant qu’ils auroient d’être éclairés. Cette table, une fois calculée, et comparée à l’observation, donneroit certainement des résultats assez justes : les sophis et les mogols y seroient mis, par exemple, au nombre des princes les plus stupides, parce que, sauf des circonstances singulieres ou le hasard d’une bonne éducation, les plus puissants d’entre les hommes en doivent communément être les moins éclairés.