Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/130

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que je le permets : apprends que chaque instant de ta vie est une grace. Vil esclave, tu nais, tu vis pour mes plaisirs. Courbé sous le poids de ta chaîne, rampe à mes pieds, languis dans la misere, meurs ; je te défends jusqu’à la plainte : tel est mon bon plaisir.

Ce que je dis des sultans peut en partie s’appliquer à leurs ministres : leurs lumieres sont en général proportionnées à l’intérêt qu’ils ont d’en avoir. Dans les pays où le cri public peut les déposer, les grands talents leur sont nécessaires ; ils en aquierent. Chez les peuples, au contraire, où le public n’a ni crédit ni considération, ils se livrent à la paresse, et se contentent de l’espece de mérite qui fait fortune à la cour ; mérite absolument incompatible avec les grands talents, par l’opposition qui se trouve