Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entre l’intérêt des courtisans et l’intérêt général. Il en est à cet égard des ministres comme des gens de lettres. C’est une prétention ridicule de viser à-la-fois à la gloire et aux pensions. Avant de composer il faut presque toujours opter entre l’estime publique et celle des courtisans. Il faut savoir que, dans la plupart des cours, et surtout dans celles de l’orient, les hommes y sont dès l’enfance emmaillottés et gênés dans les langes du préjugé et d’une bienséance arbitraire ; que la plupart des esprits y sont noués ; qu’ils ne peuvent s’élever au grand ; que tout homme qui naît et vit habituellement près des trônes despotiques ne peut à cet égard échapper à la contagion générale, et qu’il n’a jamais que de petites idées.

Aussi le vrai mérite vit-il loin des palais des rois. Il n’en approche que