Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/137

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méditations. Ce qu’on est en droit d’exiger de lui, c’est un esprit juste, vif, pénétrant, et qui, dans les matieres débattues par les politiques et les philosophes, soit frappé du vrai, le saisisse avec force, et soit assez fertile en expédients pour porter jusqu’à l’exécution les projets qu’il adopte. C’est par cette raison qu’il doit à ce genre d’esprit joindre un caractere ferme, une constance à toute épreuve. Le peuple n’est pas toujours assez reconnoissant des biens que lui font les gens en place : ingrat par ignorance, il ne sait point tout ce qu’il faut de courage pour faire le bien, et triompher des obstacles que l’intérêt personnel met au bonheur général[1]. Aussi le courage éclairé par la pro-

  1. Au moment qu’on venoit de nommer un ministre, un des premiers commis