Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/186

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l’étude d’une langue morte qu’on oublie immédiatement après la sortie des classes, parce qu’elle n’est dans le cours de la vie de presque aucun usage ? En vain dira-t-on que, si l’on retient si long-temps les jeunes gens dans les colleges, c’est moins pour qu’ils y apprennent le latin que pour leur y faire contracter l’habitude du travail et de l’application. Mais, pour les plier à cette habitude, ne pourroit-on pas leur proposer une étude moins ingrate, moins rebutante ? Ne craint-on pas d’éteindre ou d’émousser en eux cette curiosité naturelle qui dans la premiere jeunesse nous échauffe du desir d’apprendre ? Combien ce desir ne se fortifieroit-il pas si, dans l’âge où l’on n’est point encore distrait par de grandes passions, l’on substituoit à l’insipide étude des mots celle de la physique, de l’histoire, des