Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/189

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même, je demanderai si l’on doit payer cette connoissance du prix de huit ou dix ans de travail ; et si, dans la premiere jeunesse, dans l’âge où la curiosité n’est combattue par aucune passion, où l’on est par conséquent plus capable d’application, ces huit ou dix années consommées dans l’étude des mots ne seroient pas mieux employées à l’étude des choses, et sur-tout des choses analogues au poste qu’on doit vraisemblablement remplir. Non que j’adopte les maximes trop austeres de ceux qui croient qu’un jeune homme doit se borner uniquement aux études convenables à son état. L’éducation d’un jeune homme doit se prêter aux différents partis qu’il peut prendre : le génie veut être libre. Il est même des connoissances que tout citoyen doit avoir : telle est la connoissance et des prin-