Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vernements arbitraires, tels que ceux de l’Orient, est, je crois, un problême insoluble. Trop jaloux de régner sous le nom de leur maître, c’est dans une ignorance honteuse et presque invincible que les visirs retiendront toujours les sultans ; ils écarteront toujours loin d’eux l’homme qui pourroit les éclairer. Or, l’éducation des princes ainsi abandonnée au hasard, quel soin peut-on prendre de l’éducation des particuliers ? Un pere desire l’élévation de ses fils : il sait que ni les connoissances, ni les talents, ni les vertus, ne leur ouvriront jamais le chemin de la fortune ; que les princes ne croient jamais avoir besoin d’hommes éclairés et savants : il ne demandera donc à ses fils ni connoissances ni talents ; il sentira même confusément que dans de pareils gouvernements on ne peut être