Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/202

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vous fait rentrer dans le néant, et vous confond dans la foule des plus vils esclaves ; la haine d’un eunuque ou d’un ichoglan peut vous perdre ; songez à les ménager… — Moi ! je ménagerois l’injustice ! Non, mon pere. La sublime Porte exige souvent des peuples un tribut trop onéreux ; je ne me prêterai point à ses vues. Je sais qu’un homme ne doit à l’état que proportionnément à l’intérêt qu’il doit prendre à sa conservation ; que l’infortune ne doit rien ; et que l’aisance même, qui supporte les impôts, doit ce qu’exige la sage économie, et non la prodigalité : j’éclairerai sur ce point le divan. — Abandonnez ce projet, mon fils. Vos représentations seroient vaines ; il faudroit toujours obéir. — Obéir ! non ; mais plutôt remettre au sultan la place dont il m’honore. — Ô mon fils, un fol enthousiasme de vertu