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peuples pour la vertu,
Pour résoudre cette question, on examine dans chaque homme le mélange de ses vices et de ses vertus, le jeu de ses passions, l’idée qu’on doit attacher au mot vertueux ; et l’on découvre que ce n’est point à la nature, mais à la législation particulière de quelques empires, qu’on doit attribuer l’indifférence de certains peuples pour la vertu. C’est pour jeter plus de jour sur cette matière que l’on considere en particulier et les gouvernements despotiques, et les états libres, et enfin les différents effets que doit produire la forme différente de ces gouvernements. L’on commence par le despotisme ; et, pour en mieux connoître la nature, on examine quel motif allume dans l’homme le désir effréné du pouvoir arbitraire.
Chap. XVII. Du desir que tous les hommes ont d’être despotes, des moyens qu’ils emploient pour y parvenir, et du danger auquel le despotisme expose les rois,