Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/41

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insulter au public ; et que blâmer sa conduite, avec quelque ménagement qu’on le fasse, c’est exciter le trouble dans l’état. Mais, lui diroit-on, vous vous trompez vous-même ; et dans ce jugement c’est l’intérêt de votre orgueil, et non l’intérêt général, que vous consultez. Ignorez-vous qu’un citoyen, s’il est vertueux, ne verra jamais avec indifférence les maux qu’occasionne une mauvaise administration ? La législation, qui de toutes les sciences est la plus utile, ne doit-elle pas comme toute autre science se perfectionner par les mêmes moyens ? C’est en éclairant les erreurs des Aristote, des Averroès, des Avicenne, et de tous les inventeurs dans les sciences et les arts, qu’on a perfectionné ces mêmes arts et ces mêmes sciences. Vouloir couvrir les fautes de l’administration du voile du silence, c’est