Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que l’esprit a quelquefois part à notre élévation. Le premier, par exemple, qui, par l’importunité, s’est fait un protecteur ; celui qui, profitant de l’humeur hautaine d’un homme en place, s’est attiré de ces propos brusques qui déshonorent celui qui les prononce, et le forcent à devenir le protecteur de l’offensé ; celui-là, dis-je, a porté de l’invention et de l’esprit dans sa conduite. Il en est de même du premier qui s’est apperçu qu’il pouvoit, dans la maison des gens en place, se créer la charge de plastron des plaisanteries, et vendre aux grands à tel prix le droit de le mépriser et de s’en moquer.

Quiconque se sert ainsi de la vanité d’autrui pour arriver à ses fins est doué de l’esprit de conduite. L’homme adroit en ce genre marche constamment à son intérêt, mais toujours