Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions ont attaché le signe du respect. Quiconque veut par l’intrigue s’ouvrir le chemin de la fortune doit donc se dévouer aux humiliations. Toujours inquiet, il ne peut d’abord appercevoir le bonheur que dans la perspective d’un avenir incertain ; et c’est de l’espérance, ce rêve consolateur des hommes éveillés et malheureux, qu’il peut attendre sa félicité. Lorsqu’il est parvenu, il a donc essuyé mille dégoûts. C’est pour s’en venger, qu’ordinairement dur et cruel envers les malheureux, il leur refuse son assistance, leur fait un tort de leur misere, la leur reproche, et croit par ce reproche faire regarder son inhumanité comme une justice, et sa fortune comme un mérite. Il ne jouit point à la vérité du plaisir de persuader. Comment s’assurer que la fortune d’un homme est l’effet de cette espece