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DE L’HOMME,

et se formeront la même idée d’une science dont il est si important que tous soient également instruits.

Peut-être s’écoulera-t-il plusieurs siecles avant de faire dans les fausses religions les changements qu’exige le bonheur de l’humanité. Qu’arrivera-t-il jusqu’à ce moment ? que les hommes n’auront que des idées confuses de la morale ; idées qu’ils devront à la différence de leurs positions et au hasard, qui, ne plaçant jamais deux hommes précisément dans le même concours de circonstances, ne leur permettra jamais de recevoir les mêmes instructions et d’acquérir les mêmes idées. D’où je conclus que l’inégalité actuelle apperçue entre l’esprit des divers hommes ne peut être regardée comme une preuve de leur inégale aptitude à en avoir.