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DE L’HOMME,

une oraison funebre sur la tombe de quelque grand homme, ils s’écrioient : « Ô terre, ô mere commune des humains, reprends du corps de ce héros ce qui t’appartient : que les parties aqueuses renfermées dans ses veines s’exhalent dans les airs, qu’elles retombent en pluie sur les montagnes, enflent les ruisseaux, fertilisent les plaines, et se roulent à l’abyme des mers d’où elles sont sorties : que le feu concentré dans ce corps se rejoigne à l’astre source de la lumiere et du feu : que l’air comprimé dans ses membres rompe sa prison, que les vents le dispersent dans l’espace. Et toi enfin, souffle de vie, si par impossible tu es un être particulier, réunis-toi à la substance inconnue qui t’a produit ; ou, si tu n’es qu’un mélange des éléments visibles, après t’être