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SECTION II, CHAP. V.

Lorsque, pour la facilité du calcul, on substitue dans cette science les lettres A et B à des quantités fixes, ces lettres présentent-elles aucune grandeur réelle ? Non. Or ce qui s’exprime dans la langue algébrique par A et par B s’exprime dans la langue usuelle par les mots foiblesse, force, petitesse, grandeur, etc. Ces mots ne désignent qu’un rapport vague de choses entre elles, et ne nous présentent d’idées nettes et réelles qu’au moment où on les applique à un objet déterminé, et que l’on compare cet objet à un autre. C’est alors que ces mots, mis, si je l’ose dire, en équation ou en comparaison, expriment très précisément le rapport des objets entre eux. Jusqu’à ce moment, le mot de grandeur, par exemple, rappellera à mon esprit des idées très