Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
DE L’HOMME,

susceptible que de deux especes de plaisir et de peines ; l’une sont les peines et les plaisirs physiques ; l’autre sont les peines et les plaisirs de prévoyance ou de mémoire.

    sique. Deux exemples seront la preuve de cette vérité.

    Qui nous fait aimer jusqu’au petit jeu ? seroient-ce les sensations agréables qu’il excite en nous ? Non. On l’aime parcequ’il nous délivre de la peine de l’ennui, et nous soustrait à cette absence d’impression toujours sentie comme un malaise et une douleur physique.

    Qui nous fait aimer le gros jeu ? L’amour de l’argent. Qui nous fait aimer l’argent ? Le goût des commodités, le besoin des amusements, le desir de s’arracher à des peines et de se procurer des plaisirs physiques.

    En est-il ainsi du plaisir intérieur éprouvé lorsqu’on secours un malheureux, lorsqu’on fait un acte de libéralité ?