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SECTION I, CHAP. IV.

Il est pour l’ame des moments de calme et de repos où sa surface n’es pas même troublée par le souffle le plus léger des passions. Les objets qu’alors le hasard nous présente fixe quelquefois toute notre attention : on en examine plus à loisir les différentes faces, et l’empreinte qu’ils font sur notre mémoire en est d’autant plus nette et d’autant plus profonde.

Les hasards de cette espece sont très communs, sur-tout dans la premiere jeunesse. Un enfant fait une faute, et, pour le punir, on l’enferme dans sa chambre : il y est seul. Que faire ? il voit des pots de fleurs sur la fenêtre ; il les cueille ; il en considere les couleurs, il en observe les nuances ; son désœuvrement semble donner plus de finesse au sens de sa vue. Il en est alors de l’enfant comme de