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SECTION I, CHAP. VI.

en est assuré par le cas qu’on y faisoit des nourrices lacédémoniennes.

En effet, dit Plutarque, si le Spartiate encore à la mamelle ne crie point, s’il est inaccessible à la crainte et déjà patient dans la douleur, c’est sa nourrice qui le rend tel. Or, en France comme en Grece, le choix d’une nourrice ne peut dont être indifférent.

Mais je veux que la même nourrice ait allaité ces jumeaux et les ait élevés avec le même soin. S’imagine-t-on que, remis par elle à leurs parents, les pere et mere aient pour ces deux enfants précisément le même degré de tendresse, et que la préférence donnée sans s’en appercevoir à l’un des deux n’ait nulle influence sur son éducation ? Veut-on encore que le pere et la mere les chérissent également ? en sera-t-il de même des