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SECTION I, CHAP. VIII.

Qu’on applique aux simples citoyens ce que je dis des empires. L’on voit pareillement que leur élévation ou leur abaissement, leur bonheur ou leur malheur, sont le produit d’un certain concours de circonstances et d’une infinité de hasards imprévus et stériles en apparence. Je compare les petits accidents qui préparent les grands évènements de notre vie à la partie chevelue d’une racine, qui, s’insinuant insensiblement dans les fentes d’un rocher, y grossit pour le faire un jour éclater.

Le hasard a[1] et il aura donc tou-

    toujours attentif à remonter ainsi jusqu’aux causes secretes des grands évènements ; mais elle en seroit bien plus instructive.

  1. J’avertis le lecteur que par ce mot de hasard j’entends l’enchaînement inconnu des causes propres à produire tel