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DE L’HOMME,

ton peu noble : le sujet l’exige. C’est dans les maisons religieuses et destinées à l’instruction des jeunes filles que ces contradictions sont le plus frappantes. J’entre donc au couvent. Il est huit heures du matin ; c’est le temps de la conférence, celui où, dans un discours sur la pudeur, la supérieure prouve qu’une pensionnaire ne doit jamais lever les yeux sur un homme. Neuf heures sonnent ; le maître à danser est au parloir. Formez bien vos pas, dit-il à son écoliere ; levez cette tête, et regardez toujours votre danseur. Or, lequel croire du maître de danse ou de la prieure ? La pensionnaire l’ignore, et n’acquiert ni les graces que le premier veut lui donner, ni la réserve que la seconde lui prêche. Or, à quoi rapporter ces contradictions dans l’instruction, sinon aux desirs contradictoires qu’ont