Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
SECTION II, CHAP. XXI.
turelle n’est autre chose que la raison même (35). Or, comment croire à sa raison lorsqu’on s’en est défendu l’usage ? Qui peut d’ailleurs appercevoir les préceptes de la loi naturelle à travers le nuage mystérieux dont le corps sacerdotal les enveloppe ? Cette loi est le canevas de toutes les religions ; mais le prêtre a sur ce canevas brodé tant de mysteres, que la broderie en a entièrement couvert le fond. Qui lit l’histoire y voit la vertu des peuples diminuer en proportion que leur superstition s’augmente[1]. Un pays où l’on ne trouve d’hommes instruits que dans l’ordre sacerdotal est un pays où
- ↑ La superstition est encore aujourd’hui la religion des peuples les plus sages. L’Anglais ne se confesse, ni ne fête les saints. Sa dévotion consiste à ne point travailler, à ne point chanter, le dimanche. L’homme qui ce jour-là joueroit