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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/124

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SECTION II, CHAP. XXII.

par conséquent doués de cette singuliere organisation, aient cru les fables du paganisme, aient adopté la croyance du vulgaire, et se soient faits quelquefois martyrs des erreurs les plus grossieres ? Un tel fait, inexplicables tant qu’on considere l’esprit comme le produit d’une organisation plus ou moins parfaite, devient simple et clair lorsqu’on regarde l’esprit comme une acquisition. On ne s’étonne plus alors que des hommes de génie en certains genres ne conservent aucune supériorité sur les autres, lorsqu’il s’agit de sciences ou de questions dont ils ne se sont point occupés, et qu’ils ont peu méditées. On sait que, dans cette position, le seul avantage de l’homme d’esprit sur les autres (avantage sans doute considérable), c’est l’habitude qu’il a de l’attention, c’est la con-