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NOTES DE LA SECTION II.

pas athée qui dit, au contraire, le mouvement n’est pas dieu ; parceque le mouvement n’est pas un être, mais une maniere d’être. Ceux-là ne sont pas athées qui soutiennent le mouvement essentiel à la matiere, qui le regardent comme la force invisible et motrice qui se répand dans toutes ses parties. Voit-on les astres changer continuellement de lieu, se rouler perpétuellement sur leur centre ? voit-on tous les corps se détruire et se reproduire sans cesse sous des formes différentes ? voit-on enfin la nature dans une fermentation et une dissolution éternelles ? qui peut nier que le mouvement ne soit, comme l’étendue, inhérent aux corps, et que le mouvement ne soit cause de ce qui est ? En effet, si l’on donne toujours le nom de cause et d’effet à la concomitance de deux faits, et que, par-tout où il y a des corps il y ait du mouvement, on doit donc regarder le mouvement comme l’ame universelle de la matiere et de la divinité qui seule en pénetre la substance. Mais