Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
DE L’HOMME.

sont point exempts de ces aumônes ; ils offrent leurs cheveux ; plus de cent prêtres sont assis, les ciseaux en main pour les leur couper ; ces cheveux forment aussi de grands monceaux : plus de mille prêtres, rangés en ordre, en font des cordons, des tresses, des bagues, des bracelets, etc., que des dévots achetent et emportent comme de précieux gages de la faveur du ciel. Pour se faire une idée de la somme à laquelle on peut évaluer ces aumônes pour la seule pagode de Tinagogo, il suffira, dit Pinto, auteur de cette relation, de rapporter que l’ambassadeur ayant demandé aux prêtres à quelle somme ils estimoient ces aumônes, ils lui répondirent sans hésiter que des seuls cheveux des pauvres ils en tiroient chaque année plus de cent mille pardins, qui dont quatre-vingt-dix mille ducats portugais. »

(39) Quelques philosophes ont défini l’homme un singe qui rit ; d’autres, un animal raisonnable ; quelques uns en-