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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/19

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DE L’HOMME,

goûter, toucher, voir, et entendre différemment ? Entre les hommes, enfin, ne sont-ce pas les plus finement organisés qui doivent avoir le plus d’esprit, et peut-être les seuls qui puissent en avoir ?

L’expérience n’est pas sur ce point d’accord avec le raisonnement : elle démontre bien que c’est à nos sens que nous devons nos idées ; mais elle ne démontre point que l’esprit soit toujours en nous proportionné à la finesse plus ou moins grande de ces mêmes sens. Les femmes, par exemple, dont la peau plus délicate que celle des hommes leur donne plus de finesse dans le sens du toucher, n’ont pas plus d’esprit qu’un Voltaire[1].

  1. L’organisation des deux sexes est sans doute très différente à certains égards :