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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/208

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SECTION III, CHAP. IV.

peines et des fatigues qu’exige la recherche de la vérité il n’aura chez lui que peu de célébrité et beaucoup de persécution, il perd courage, il se rebute, ne tente plus de nouvelles découvertes, se livre à la paresse, et s’arrête au milieu de sa carriere.

Notre attention est fugitive ; il faut des passions fortes pour la fixer. Je veux qu’en s’amusant l’on calcule une page de chiffres ; on n’en calcule point un volume qu’on n’y soit forcé par l’intérêt puissant de sa gloire ou de sa fortune. Ce sont les passions qui mettent en action l’égale aptitude que les hommes ont à l’esprit. Sans elles cette aptitude n’est en eux qu’une puissance morte.

Mais, dira-t-on, si la force de notre constitution déterminoit celle de nos desirs ; si l’homme devoit son génie à ses passions, et ses passions à