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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/234

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SECTION IV, CHAP. IV.

la sensibilité physique et commun à tous, est inséparable de l’homme. J’en donne pour preuve sa permanence, l’impossibilité de le changer ou même de l’altérer. De tous les sentiments c’est le seul de cette espece : nous lui devons tous nos desirs, toutes nos passions : elles ne sont que l’application du sentiment de l’amour de soi à tel ou tel objet. C’est donc à ce sentiment diversement modifié selon l’éducation qu’on reçoit, selon le gouvernement sous lequel on vit et les positions différentes où l’on se trouve, qu’on doit attribuer l’étonnante diversité des passions et des caracteres.

L’amour de nous-mêmes nous fait en entier ce que nous sommes. Par quelle raison est-on si avide d’honneurs et de dignités ? C’est qu’on s’aime, c’est qu’on desire son bonheur,