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DE L’HOMME,

cruel ? Ce mépris seroit juste : mais non ; nous les méprisons comme lâches et non exercées aux armes. C’est donc la force (12) qu’on respecte, et la foiblesse qu’on méprise. L’amour de la force et du pouvoir est commun à tous[1]. Tous le desirent ; mais tous, comme César ou Cromwel, n’aspirent point à un pouvoir suprême ; peu d’hommes en conçoivent le projet, encore moins sont à portée de l’exécuter.

L’espece de pouvoir qu’en général on souhaite est celui qu’on peut facilement acquérir. Chacun peut devenir riche, et chacun desire les richesses.

  1. L’homme sans deris, l’homme qui se croit parfaitemenr heureux, seroit sans doute insensible à l’amour du pouvoir. S’il est des hommes de cette espece, ils sont en trop petit nombre pour y avoir égard.