Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/281

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
DE L’HOMME,

forme de gouvernement a toujours été citée comme la meilleure. Les citoyens, libres et heureux, n’y obéissent qu’à la législation qu’eux-mêmes se sont donnée ; ils ne voient au-dessus d’eux que la justice et la loi ; ils vivent en paix, parcequ’au moral comme au physique c’est l’équilibre des forces qui produit le repos. L’ambition d’un homme l’a-t-elle rompu ? n’existe-t-il plus de dépendance entre les diverses classes de citoyens ? est-il, ou, comme en Perse, un homme, ou, comme en Pologne, un corps de grands dont l’intérêt s’isole de celui de leur nation ? l’on n’y rencontre que des oppresseurs et des opprimés ; et les citoyens se partagent en deux classes, l’une d’esclaves, et l’autre de tyrans.

Si M. de Montesquieu eût médité profondément ces faits, il eût senti qu’en tous les pays les hommes sont