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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/41

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DE L’HOMME,

quel fondement eût-on établi les regles du goût ?

Les simples et magnifiques tableaux de la nature frappent tous les hommes. Ces tableaux font-ils sur chacun d’eux précisément la même impression ? non, mais, comme l’expérience le prouve, une impression à-peu-près semblable. Aussi les objets extrêmement agréables aux uns sont-ils toujours plus ou moins agréables aux autres. En vain répéteroit-on que l’uniformité d’impressions produites par la beauté des descriptions de la poésie n’est qu’apparente ; qu’elle est en partie l’effet de la signification incertaine des mots, et d’un vague dans les expressions parfaitement correspondant aux diverses sensations éprouvées à l’aspect des mêmes objets. En admettant ce fait, il seroit encore vrai qu’il est des ouvrages gé-