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DE L’HOMME,

même coup, ils éprouvent peut-être deux impressions différentes : mais qu’on double, triple, quadruple la violence de ce coup ; la douleur qu’ils ressentiront sera dans chacun d’eux pareillement double, triple, quadruple.

Supposons la différence de nos sensations à l’aspect des mêmes objets plus considérable qu’elle ne l’est réellement ; il est évident que les objets, conservant entre eux les mêmes rapports, nous frapperoient dans une proportion toujours constante et uniforme. Mais, dira-t-on, cette différence dans nos sensations ne peut-elle changer nos affections morales, et ce changement produire et la différence et l’inégalité des esprits ? Je réponds à cette objection que toute diversité d’affection[1] occasionnée

  1. Les seules affections dont l’influence