Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
SECTION II, CHAP. XV.

si d’ailleurs nulle différence dans la nuance de leurs sensations ne change leur maniere de voir ; si (pour en donner un exemple sensible), au moment où le soleil s’éleve du sein des mers, tous les habitants des mêmes côtes, frappés au même instant de l’éclat de ses rayons, le reconnoissent également pour l’astre le plus brillant de la nature, il faut avouer que tous les hommes portent ou peuvent porter les mêmes jugements sur les mêmes objets ; qu’ils peuvent atteindre aux mêmes vérités[1] ; et

  1. Pour atteindre à certaines idées il faut méditer. C’est la méditation qui seule peut nous révéler ces vérités premieres, générales, les clefs et les principes des sciences. C’est à la découverte de ces vérités qu’on devra toujours le titre de grand philosophe ; parcequ’en tout genre de science ce sera toujours la généralité des