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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/73

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DE L’HOMME,

C’est le fer en main que Mahomet prouvoit la vérité de ses dogmes. Une religion, disoient alors les chrétiens, qui permet à l’homme de forcer la croyance de l’homme est une religion fausse. Ils condamnoient Mahomet dans leurs discours, et le justifioient par leur conduite ; ce qu’ils appeloient vice en lui, ils l’appeloient vertu en eux. Croiroit-on que le musulman, si dur dans ses principes, fût dans ses mœurs plus doux que le catholique ? Faut-il que le Turc soit tolérant envers le chrétien (11), l’incrédule, le Juif, le gentil ; et que le moine, à qui sa religion fait un devoir de l’humanité, brûle en Espagne ses semblables, et précipite en France dans les cachots le janséniste et le déiste ?

Le chrétien commettroit-il autant d’abominations s’il avoit de la vertu les mêmes idées que le fils de Dieu, et si