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NOTES DE LA SECTION IV.

lie ; c’est avouer sa stupidité ; c’est décrier sa propre cause. Les sophismes se réfutent d’eux-mêmes ; la vérité est facile à défendre.

(66) Cassiodore pensoit comme S. Jean. « La religion, dit-il, ne peut être commandée ; la force fait les hypocrites, et non des croyants : Religion imperari non potest, quia nemo cogitur ut credat. La foi, dit S. Bernard, doit être persuadée, et non ordonnée : Fides suadenda, non imperanda. Rien de plus volontaire, dit Lactance, que la religion ; elle est nulle dans celui auquel elle répugne : Nihil est tam voluntarium quam religio, in qua si animus aversus est, jam sublata, jam nulla est. Rien de moins religieux, dit Tertullien, que de vouloir contraindre la croyance ; ce n’est point par la violence, c’est librement, qu’on peut croire : Non est religionis religionem cogere velle, cum sponte suscipi debeat, non vi. »