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DE L’HOMME,

des peuples ? soulage-t-il leurs besoins ? allege-t-il le poids de leurs fers ? l’orient est-il libre et déchargé du despotisme ? Chaque jour au contraire ce joug s’appesantit. C’est sur la crainte qu’il inspire, c’est sur les barbaries exercées sur des esclaves tremblants, que le despote mesure sa gloire et sa grandeur. Chaque jour est marqué par l’invention d’un supplice nouveau et plus cruel. Qui plaint les peuples en sa présence est son ennemi, et qui donne à ce sujet des conseils à son maître lave, dit le poëte Saadi, ses mains dans son propre sang.

Indifférent au malheur des Romains, Arcade, uniquement occupé de la poule qu’il nourrit, est forcé par les barbares d’abandonner Rome : il se retire à Ravenne, y est poursuivi par l’ennemi : une seule armée lui