Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
SECTION V, CHAP. VIII.

pas souvent dans leurs propres peuplades ! Combien de fois a-t-on vu le meurtre, la cruauté, la perfidie encouragée par l’impunité (22), y marcher le front levé !

Par quelle raison en effet l’homme stupide des bois seroit-il plus vertueux que l’homme éclairé des villes ? Par-tout les hommes naissent avec les mêmes besoins et le même desir de les satisfaire : ils sont les mêmes au berceau ; et s’ils different entre eux, c’est lorsqu’ils entrent plus avant dans la carriere de la vie.

Les besoins, dira-t-on, d’un peuple sauvage se réduisent aux seuls besoins physiques ; ils sont en petit nombre : ceux d’une nation policée, au contraire, sont immenses. Peu d’hommes y sont exposés aux rigueurs de la faim ; mais que de goûts et de desirs n’ont-ils pas à satisfaire ! et, dans