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SECTION V, CHAP. X.

par la forme de son gouvernement, succéder aux guerres étrangeres, comment imaginer que des citoyens engagés alors dans des partis différents en qualité de chefs ou de soldats, que des citoyens sans cesse agités de craintes ou d’espérances vives, pussent jouir du loisir et de la tranquillité qu’exige l’étude des sciences ?

En tout pays où ces évènements s’enchaînent et se succedent, le seul instant favorable aux lettres est malheureusement celui où les guerres civiles, les troubles, les factions, s’éteignent ; où la liberté expirante succombe, comme du temps d’Auguste, sous les efforts du despotisme[1]. Cette

  1. Il en fut de même en France lorsque le cardinal de Richelieu eut désarmé le peuple, les grands, et se les fut asservis. Ce fut alors que les arts et les sciences y fleurirent.