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NOTES DE LA SECTION V.

(30) Le despotisme, ce cruel fléau de l’humanité, est le plus souvent une production de la stupidité nationale. Tout peuple commence par être libre. À quelle cause attribuer la perte de sa liberté ? À son ignorance, à sa folle confiance en des ambitieux. L’ambitieux et le peuple, c’est la fille et le lion de la fable. A-t-elle persuadé à cet animal de se laisser couper les griffes et limes les dents, elle le livre aux mâtins.

(31) Les gens de lettres sont hommes comme les courtisans : ils ont donc souvent flatté le puissant injuste. Cependant il est entre eux une différence remarquable. Les gens de lettre ayant toujours été protégés par les princes de quelque mérite, ils n’ont pu qu’en exagérer les vertus. Ils ont trop loué Auguste. Mais les courtisans ont loué Néron et Caracalla.

(32) Le mérite ne conduit-il plus aux honneurs ? il est méprisé. Et, pour comparer les petites choses aux grandes, il