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SECTION IV, CHAP. XXI.

puisse devenir funeste à une nation, c’est lorsqu’elle tolere une religion intolérante : telle est la catholique. Cette religion, devenue la plus puissante dans un état, y répandroit encore le sang de ses stupides protecteurs ; c’est un serpent qui piqueroit le sein qui l’auroit réchauffé. Que l’Allemagne y soit attentive : ses princes ont intérêt d’embrasser le papisme : il leur offre de grands établissements pour leurs freres, leur enfants, etc. Ces princes une fois catholiques voudront forcer la croyance de leurs sujets ; et, dussent-ils encore verser le sang humain, ils le feront de nouveau couler. Les flambeaux de la superstition et de l’intolérance fument encore. Un léger souffle peut les rallumer et embraser l’Europe. Où s’arrêteroit l’incendie ? je l’ignore. La Hollande seroit-elle sûre de s’y soustraire ? Le