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SECTION IV, CHAP. XXI.

des agneaux ; devenus forts, ce sont des tigres.

Instruites par leurs malheurs passés, les nations ne sentiront-elles jamais la nécessité d’enchaîner le fanatisme, et de bannir de toute religion le dogme monstrueux de l’intolérance ? Qui dans ce moment même ébranle le trône de Constantinople et ravage la Pologne ? le fanatisme : c’est lui qui, défendant au catholiques polonois d’admettre le dissident au partage de ses privileges, ordonne de préférer la guerre à la tolérance. En vain impute-t-on au seul orgueil des grands les malheurs actuels de ces contrées ; sans la religion les grands n’eussent point armé la nation, et l’impuissance de leur orgueil eût maintenu la paix dans la patrie. Le papisme est l’auteur caché des malheurs de la Pologne.

À Constantinople c’est le fanatisme