Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
DE L’HOMME,

vertu. Pour connoître l’homme à cet égard, il faut l’étudier non dans ses discours mais dans ses actions. Quand je parle, je mets un masque ; quand j’agis, je suis forcé de l’ôter. Ce n’est plus alors sur ce que je dis, c’est sur ce que je fais, que l’on me juge : et l’on me juge bien.

Qui plus que le clergé prêcha l’amour de l’humilité et de la pauvreté ? et qui mieux que l’histoire même du clergé prouve la fausseté de cet amour ? En Baviere, l’électeur, dit-on, a pour l’entretien de ses troupes, de ses justices et de sa cour, moins de revenu que le clergé pour l’entretien de ses prêtres. Cependant en Baviere, comme par-tout ailleurs, le clergé prêche la vertu de la pauvreté. C’est donc la pauvreté d’autrui qu’il prêche.

Pour savoir le cas réel qu’on fait de la vertu, supposons-la reléguée près