Page:Hennique-Huysmans - Pierrot sceptique, 1881.djvu/39

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vers la vieille. Il la flaire, la touche de l’index, la secoue un instant…, puis lui lance un coup de talon au derrière.

La vieille gigotte et se plaint.

— Elle est abominablement soûle, pense Pierrot.

Il l’accable de coups de pieds. Mais frappé d’une idée subite, il l’empoigne par les épaules, la dresse et la colle contre le mur. La vieille, comme piquée sur un bouchon, demeure immobile au port d’armes.

Alors Pierrot prendra le litre et ira le poser sous le nez de la femme qui halètera de bonheur et suivra Pierrot marchant à reculons. Aussitôt près du lit, la vieille se souviendra qu’elle est garde-malade.

Elle devait venir pour celle qu’on a emportée, mais le cassis l’a retenue chez une concierge, dans une loge, au loin.

La sidonie gît sur le lit.

Celle-là ou une autre, qu’importe !

En titubant, la vieille allume deux bougies qu’elle dépose sur la table de nuit, prend un bol plein d’eau, y trempe un petit plumeau de cheminée, goupillonne la sidonie et retombe par terre, dans un état d’ivresse plus complet encore.

Pierrot la roule ainsi qu’une futaille, dans un coin.

— Ouf ! à l’autre maintenant !