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Page:Hennique – Deux nouvelles, 1881.djvu/135

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superbe, mais le bonhomme ne se ressemblait plus. Le long de ses jambes, son beau pantalon gris-perle avait l’air vieillot, et sa redingote tombait en cascades inaccoutumées. Il marchait, la bouche mauvaise, inquiet des rencontres à venir. Des touffes d’herbes, au pied des murailles, ressemblaient à de la verdure de cimetière. Rien n’intéressait Benjamin Rozes.

Il fila devant l’église, atteignit une ruelle en pente, descendit vers la vallée où, dans une profondeur, un bras de rivière bouillonnait au soleil sous les tournoiements répétés d’une roue mue par la vapeur. Il cotoya une rangée de tanneries ; des peaux séchaient pendues à des crocs jaunes de rouille. Sur un ta-