Page:Hennique – Deux nouvelles, 1881.djvu/136

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lus hérissé de buissons et de cigües étalées comme des parasols, une volée de moineaux le regarda passer. Le toit de sa maisonnette lui apparut ; il s’allongeait d’un bleu sombre entre les troncs de peupliers dont la cime papillotait. Les feuillages étaient pleins de ciel. Benjamin ouvrit la barrière qui séparait son immeuble du chemin. Un grand soupir le soulagea : il n’avait rencontré personne. La solitude du lieu l’écrasant, ses yeux s’humectèrent. Il s’approcha de l’eau, se laissa tomber sur une chaise, sa chaise ! installée contre un tamaris, et longtemps il demeura plongé dans une contemplation morose, l’esprit bercé par le murmure de vie qui s’exhalait du paysage. Une lame de soleil descendit sur son